juliet balance des paroles rapportées :
"Nous on dit remblayer, donc le "remblayage". c'est le meilleur moyen de conserver effectivement 🙂"
dixit ma pote archéologue céramiste
Juliet transmet un message:
"Le cours de l’expérience a chuté,c'est vrai. Mais il ne tient qu'a nous de ne pas jouer à cette bourse là . Il ne tient qu'a nous de comprendre où et comment ce "mouvement" [...] a en mème temps rendu sensible, dans ce qui disparait, une beauté nouvelle. Cherchons donc les expériences qui se transmettent encore par-delà tous les spectacles achetés et vendus autours de nous, par delà l’exercice des règnes et des gloires.
Nous somme " pauvres en expériences ?" Faisons de cette pauvreté mème, de cette demi-obscurité, une expérience.[...]
Le cours de l’expérience a chuté, mais il ne tient qu'à nous dans chaque situation particulière, d'élever cette chute à la dignité, à la beauté nouvelle, d'une chorégraphie, d'une invention de formes."
Survivance des lucioles, G.Didi-Huberman
Julie rêvasse à propos de la virtualité:
On critique souvent le terme de virtuel, en particulier lorsqu'il est utilisé dans des termes apparemment en oxymore comme la "réalité virtuelle". Cependant, réalité et virtualité de sont pas opposés l'un à l'autre. Une virtualité est une possibilité qui existe, mais qui n'est pas actuelle. Ni son existence, ni sa réalité ne sont remises en cause. La virtualité n'est d'ailleurs pas l'apanage du monde des ordinateurs: le mot a été inventé au Moyen-Âge, ce qui ouvre d'ailleurs des perspectives intéressantes, considérant l'influence massive de la pensée platonicienne à l'époque. La question est ainsi de savoir si on peut estimer que le monde derrière l'écran est actuel ou non. Dans le cas des réseaux sociaux, il l'est très clairement, et ils peuvent difficilement ne pas l'être. Dans le cas d'un dispositif dit de réalité virtuelle, la réponse est moins claire. Il existe une expérience actuelle, mais aussi une possibilité d'expérience supplémentaire, ailleurs, dans un monde niché. À l'ère médiévale, aurait-on crié à la sorcellerie ou aurait-on eu l'impression de se rapprocher de Dieu?
Julie se dit:
No Future? Hélas, le futur existe. Nous aurons un futur pendant lequel nous traverserons des échecs et des réussites. Un futur où l'on deviendra vieux, et duquel nous finirons par disparaître. Cela est naturel. Notre instinct de conservation nous somme de conserver coûte que coûte chaque trace de notre passage, et cette idée a engagé celle de toute la pensée patrimoniale. Même l'annihilation de deux particules, nous sommes tentés de la conserver. Pourquoi ne pas accepter une fois pour toute la possibilité d'un échec simple, d'une chose jamais arrivée, de la destruction sans voie de retour possible d'une forme à un moment donné? Il existe plein de choses annihilées autour de nous: nous ne pouvons simplement pas les voir, parce qu'elles n'existent plus. L'archéologie tient en elle la promesse de la restauration de toutes les données (c'est une promesse qu'elle sait ne pas pouvoir tenir).
Plus qu'une politique simpliste de la table rase, la possibilité d'une destruction met l'accent sur les virtualités de nos propres existences. On nous cite souvent, presque pour se rassurer, Lavoisier et l'idée que "rien ne se perd, rien ne se crée". Non seulement on sait maintenant que cette idée est mise à mal par l'astrophysique moderne, mais son corollaire est l'idée que rien ne peut effectivement se créer. Mais si deux particules peuvent disparaître purement et simplement sans aucune contrepartie, il n'y a aucune raison de penser que notre cerveau ne puisse être parcouru d'impulsions électriques suivant une combinaison nouvelle.
"Il doit ĂŞtre possible de se sortir de l'impasse postmoderne."
Cet endroit se nomme la Tate Exchange: qu'avons-nous Ă Ă©changer?
Julia se remémore:
"Ouvrons les yeux pour éprouver ce que nous ne voyons pas, ce que nous verrons plus - ou plutôt pour éprouver quue ce que nous ne voyons pas de toute évidence ( l'évidence visible) nous regarde pourtant comme une peuvre ( une oeuvre visuelle) de perte. Bien sûr, l'experience familière de ce que nous voyons semble le plus souvent donner lieu à un avoir: en voyant quelque choses, nous avons en générale l'impression de gagner quelque choses. Mais la modalité du visible devient inéluctable- c'est à dire vouée question d'être- quand voir, c'est sentir que quelque choses inéluctable nous échappe, autrement dit: quand voir, c'est perdre. Tout est là ."
Georges Didi-Huberman
" ce que nous voyons, ce qui nous regarde"
à voix haute Julia récite:
My Brain
"My brain, my bank, my archive, my copies,
my country is a small room filled with other people's traces.
My brain is a compost heap.
My art a compound expression.
As a magpie collects everything that glitters
as a dung beetle collects everything that stinks
so my savage joys are brought about."
-Marlène Dumas
LA FABRIQUE DE L'ART
Paul Grimault, Le Roi et l'Oiseau
About Annihilation
Home
Tate Exchange
-> Tristan Harris : « Des millions d’heures sont [simplement] volées à la vie des gens »
Documentation
Works
Texts
Lea veut faire un casse suédois
Juliet raconte:
"Voici un homme chargé de ramasser les débris d'une journée de la capitale.
Tout ce que la grande cité a rejeté, tout ce qu'elle a perdu, tout ce qu'elle
a dédaigné, tout ce qu'elle a brisé, il le catalogue, il le collectionne.
Il compulse les archives de la débauche, le capharnaüm des rebuts.
Il fait un triage, un choix intelligent; il ramasse, comme un avare un trésor, les ordures qui, remâchées par la divinité de l'industrie, deviendront des objets d'utilité ou de jouissance"
Charles Baudelaire
Extrait de la preface des Paradis artificiels
Yves: expérience avec le scanner. © Helene Potet Chataigner
Julie says about LĂ©a's project : This makes me think about management. Do you know this guy? (Click on the image for link)
Montage dd'exposition de Wolfgang Tillmans, Berlin
fig.1 Juliet Merie
Annihilation Process
HyperNormalisation
Thelonious Monk Quartet
Hans Haacke:
Student Projects
Annihilation Event