About Annihilation
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Marine Beaumont
Projet 1: Annihilation
Mon projet se situe dans chaque étape du cercle mais marque surtout le passage du « Virtuel au Matériel » et de « la Contemplation à la Destruction ».
Je travaille beaucoup sur le paysage et sur ce que celui-ci produit. L’homme laisse des traces dans l’environnement, notamment dans ceux qui sont inhabités ou très peu. Des traces de pas, de pneus sont laissés et marquent le paysage du touriste partant à la recherche, à la conquête de nouveaux paysages. Ceux-ci ont une charge lourde, historiquement. Le touriste qui vient regarde et repart, n’en prend pas compte. Il est là et ne se pose pas de questions sur ce qui aurait pu se produire plusieurs siècles auparavant (guerres, conquêtes du territoire). Il ne se pose pas non plus de questions sur ces touristes qui seraient venus il y a une semaine, un mois, un an et les traces éphémères qu’ils auraient pu laisser.
Ce passage du paysage à la photographie prise par le touriste, ce lieu transformé virtuellement par des pixels que je travaille en sérigraphie en dit beaucoup. Mais quelle serait la vision du spectateur si cette image était détruite par un aplat de couleur laissant apparaitre quelques taches du paysage. Quel impact aurait une image dénonciatrice sur le public si elle était détruite par un aplat de couleur ou d’un produit tel que de la javel ou de l’acétone ? Il serait ici plus le cas de dénoncer quelque chose en la cachant.

English version :
My project is located in each step of the circle but marks especially the passage from "Virtual to Material" and "Contemplation to Destruction".
I work a lot on the landscapes and what it produces. Man leaves traces in the environment, especially in those who are uninhabited or just a very little. Traces of footsteps, of tires are left and mark the landscape of the tourist who want the conquest new landscapes. These have a heavy burden, historically. The tourist who comes to look and leave, does not take it into account. It is there and does not ask questions about what might have happened several centuries ago (wars, territorial conquests). There are also not questioning themselves about those tourists who came a week ago, a month, a year and the ephemeral traces that they could have left.
This passage from the landscape to the photography taken by the tourist, this place transformed virtually by pixels that I work in silkscreen says a lot. But what would be the vision of the spectator if this image was destroyed by a solid color showing some spots of the landscape. What impact would a denunciatory image have on the public if it were destroyed by a solid color or a product such as bleach or acetone? It would be more the case here to denounce something by hiding it.
Projet 2 : Annihilation
Mon deuxième projet viserait à la circulation du public dans l’espace de la Tate. Il se situerait du « Visuel au Matériel » et du « Matériel à la Contemplation ».
L’homme laisse des traces lorsqu’il explore de nouveaux endroits, notamment des traces de pas et de pneus. J’exploite ces traces et m’en inspire pour créer de nouveaux motifs qui peuvent se répéter à l’infini. Les motifs se répètent et sont associés à l’homme et son mode de fonctionnement. En effet, un motif répétitif peut être associé à la vie de l’homme ; naissance, développement vers l’enfance, vers l’adolescence jusqu’à l’âge adulte, pour ensuite fonder une famille, vieillir et mourir. Ces familles engendrent des naissances, développement vers l’enfance,… ainsi de suite. Tout comme la routine que l’on instaure tout au long de notre vie : on se lève,… on travaille,… on rentre,… on dort. Ces motifs sont reliés à l’homme et pourraient lui servir à s’orienter du début jusqu’à la fin de l’espace de la Tate.

English version :
My second idea of project would be for the circulation of the public in the space of the Tate. It would be situated from the "Visual to the Material" and the "Material to the Contemplation".
The man leaves traces when he explores new places, including footprints and tires of cars. I work on these traces and inspire by them to create new motifs that can be repeated indefinitely. The patterns are repeated and are associated with man and his way of life. Indeed, a repetitive pattern can be associated with the life of man; Birth, development towards childhood, from adolescence to adulthood, then to found a family, to grow old and die. These families generate births, development towards childhood, ... so on. Just like the routine that is established throughout our life: we get up, ... we work, ... we go home, ... we sleep. These motifs are related to man and could be used to guide him from the beginning to the end of the space of the Tate.
UNE RECHERCHE : L'HOMME ET LA MACHINE

Il est intéressant de faire une recherche sur le site internet de la Tate, avec le mot clef cher à notre projet. En voici les résultats : http://www.tate.org.uk/search?q=annihilation&type=_all&page=2 .
Peut être est-ce un début de réflexion sur le lien que l'on peut faire entre des objets si différents, en forme et en époque, et l'interprétation du mot. Comment tous les procédés que nous mettons en place nous permettrons d'être au service de cet effacement/révélation de l'image ?

DESTRUCTION

Je voulais me pencher sur la dernière étape, celle que l'on a nommé Destruction.
Cette logique de boucle, de bureau, de chaine taylorienne, qui amène a cette conclusion est presque à contre-courant de la logique de production. Nous sommes dans une réflexion sur l'image mais aussi sur sa création elle-même.
Avoir une trace numérique, est-ce une extinction de l'image ou sa réhabilitation ?
Qu'elles sont les données ou objets à archiver ?
Est-ce l'acte plus important que le résultat ?
Je n'ai pas encore les réponses exactes, mais je pense utiliser des gestes propres à ma pratique.
J'utiliserais donc un scanner, un logiciel de montage, pour diffuser des images multiples.
Le but étant de monter le travail en évolution, la répétition et multiplication du processus.

CHAINE DE CREATION ORGANISEE

Je me suis penchée vers une recherche pragmatique, celle du fonctionnement de la production aujourd'hui. Après quelques recherches, je pense avoir trouvé ce qui nous conviendrait : Le Post-Taylorisme.
Pour résumer, voici des notions importantes au bon fonctionnement, vu par l'industrie aujourd'hui :
- rotation des postes : l’ouvrier occupe différents postes à la suite pour éviter la routine et avoir une vision d’ensemble du processus de production.
- élargissement des tâches : les tâches sont moins fragmentées, moins pénibles, et moins répétitives.
- enrichissement des tâches : le travail s’étend à d’autres tâches comme le réglage et l’entretien des machines. L’ouvrier est responsabilisé.
- les groupes semi-autonomes : quelques ouvriers s’organisent librement afin d’atteindre l’objectif de production fixé par la direction.
- les cercles de qualité : des groupes volontaires se forment pour améliorer le processus de production et la qualité des produits.

Certains de ces objectifs sont déjà remplis dans l'idée même de notre projet, et dans notre façon de travailler en atelier
Annihilation
"Je suis de ceux qui recueille, de ceux qui collecte, de ceux qui crée de nouvelles analogies. Alors, plutôt que de m'inscrire dans un cycle ou de m'enfermer dans une action ; en électron libre, j'irai me servir en cours de route là où ça me semble juste, pour glaner ce qui pourrait s'inscrire dans la construction d'une subjectivité commune. Prélever chez chacun de quoi écrire une nouvelle histoire. Être le relais présent entre passé et futur, et donner à voir une cosmologie changeante".
Juliette Merie
À défaut de créer des œuvres spécifiquement visuelles, j'aimerais mettre au point un audioguide qui ne guide sur rien. Une voix qui dit: il n'y a rien à dire. Un son qui n'exploite pas la technique du langage. Un son simple. Non interactif. Oppressant ou agréable selon qu'on est anxieux ou disposé. Une expérience purement miroir, en fait. Apposé en casque ou diffusé dans l'espace, le son peut créer une sorte de transe. Couvrant toute parole, le silence qu'il impose rouvre l'observation. Regarder les gens parler sans les écouter; regarder les choses se faire sans les entendre. Être dans la plus pure position d'observateur, sans connaître le sujet des conversations. Cesser d'être dans entrepreneuriat de soi-même, ranimer une attention pleine sur les choses... Peut-être que cela ne peut passer que par l'acceptation du vide, c'est-à-dire: la possibilité que nous n'ayons jamais existé, ainsi que celle de notre propre disparition.
L'annihilation, la virtualité. Un tel thème ne m'inspire qu'une vision du vide, une acceptation du rien. Pas un nihilisme, pas la méditation transcendantale à proprement parler, simplement une existence du vide. Le vide est partout, inaccompli nous entoure, nous susurre en permanence le risque qu'il a à exister. L'horror vacui, utilisé pour décrire le style décoratif typiquement hyperchargé de certaines productions anciennes, s'applique également très bien à notre époque. Facebook, Instagram, toutes les nouvelles du monde peuplent ton esprit de millions de phrases, pour éviter d'avoir affaire au vide. Le système nerveux central veut qu'on agisse; une personne sans moyen d'action s'inhibe. C'est une réponse naturelle.

Le projet peut se superposer aux autres, être employé par les performers comme par les visiteurs.

Pour le moment, je suis en train de travailler sur la réalisation d'un drapeau. Un grand drapeau blanc satiné, avec des franges et une devise imprimée à sa surface :

ACCEPTING THE VOID, AS YOU ACCEPT THE BLOOD INSIDE YOUR HANDS

J'aimerais voir ce drapeau flotter quelque part
Julie Kern Donck

Horror Vacui / Hymn to the void
Léa Dahan
GIF created by a motion-study of Eadweard Muybridge (1830–1904)
Yves Haltner

Etching-motion
Looking on super-8-movies, scratches or other marks are all over the frames and aren´t avoidable. Those sideeffects became again popular in the 21th century since the new movie cameras have such a clean and glossy output.

The same unforeseeable side effects of a super-8-film has an etching plate. No matter how clean you work, there are always elements or lines on the final print, which weren't planned by the author – this makes the etching process even more interesting in a time, where perfect workflows become more and more important.

To play with those unplanned elements, I´d like to create a little shortfilm, where each frame is an etching. To see how and a etch-stroke looks like in motion and how the complex etch-workflow influence the final movie.
Léo François
Alexandre Ayivi
Mon travail actuel s’articule entre réalité et fiction. Je crée différents récits où se confondent des éléments rattachés au réel puis d’autres liés à mon imaginaire. C’est dans ce contexte que j’aimerais mettre en place, notamment pour l’évent annihilation, une confusion entre mes dessins et tous les éléments traités dans mes récits (vêtements, sculpture, livre..). Le but étant de faire perdre pied aux spectateurs, la fiction s’inspire-t-elle de réalité? la réalité s’inspire-t-elle de la fiction? Une confrontation de questions où le matériel se retrouve archiver, sublimer ou témoin d’une action fictive du temps...
Julia Lebeao Sendra


Je souhaite récupérer l'empreinte des emballages industriels thermo formés en les moulant en plâtre. Ainsi, créer en temps réel une collection exhaustive d'objet. Cette analogie formelle donne une matérialité à ce vide. Blanc, pur et fragile de la trace fantome
des divers sujets qui étaient présents.
A la base, ce projet avait comme vocation d'établir un répertoir précieux et évocateurs des déchets contemporains et de dissociés leurs contenants pour les envisager comme une substance.
A la Tate, le but sera de mettre en circulation ces nouveaux objets innommables pour qu'ils rentrent
dans le cycle d'"Annihilation" et qu'ils soient étudiés pour leurs propriétés d'ordre formel et esthétique. Mais aussi comme trace
fragile d'une société aux modes de production mésestimés.
Ce projet collectif intègre plusieurs étudiant en Master et post-diplômés de différents horizons. Tous porteur d’une même obsession pour l’image et ses différentes techniques d’impression, qu’elles soient actuelles ou anciennes. Ce projet devient à ce jour une tentative concrète d’interroger le principe d’exposition, le statut de l’image, celle-ci étant intrinsèquement lié à l’idée de représentation. Que montre-t-on ?
C’est dans un désir de questionner « ce qui aujourd’hui fait œuvre » à travers l’expérience, la mémoire individuelle et collective que se proposera un dialogue entre les artistes, leurs productions et leurs sources.
ARDCOR
ART CORPS
Deleuze dira dans Différence et Répétition «On sait que l’œuvre d’art moderne tend à réaliser ses conditions: elle devient en ce sens véritable théâtre. Théâtre sans rien de fixe ou labyrinthe sans fil. L’œuvre d’art quitte le domaine de la représentation, pour devenir « expérience ».»
C’est ainsi que les espaces de la Tate Moderne (à Londres), mis à notre disposition, deviendront le théâtre, au sens où l’entendait Deleuze, d’une effervescence créative, sous forme matérielle comme immatérielle. Un champs ouvert à la recherche où chacun (public compris) deviendra co-auteur dans la constitution d’une archéologie subjective. A l’image du laboratoire, l’espace d’exposition deviendra espace-chantier espace de vie, espace d’échanges où se dévoileront petit à petit, sensibilité commune, fil rouge et poésie.
Prôner une déambulation, garder l’esprit nomade. Dans ce labyrinthe d’échange et de profusions, l’individu se perd au profit du collectif. Collectif qui pourtant ne pourrait exister sans l’apport précieux de chacun. Un cogito commun et pour un moi dissout qui laissera place à l’imaginaire.
Un projet polymorphe qui ira au delà de la forme identitaire. Un projet qui rompt avec le rapport établi entre la chose vue et les sujets voyants, qui suggère une télépathie de la forme, une envie de montrer ce que l’on ne voit pas, de créer l’invisible.

L’artiste devient magicien entre ciel et terre. Non pas magicien comme imposteur, mais magicien comme être capable de faire de l’extraordinaire, de faire vibrer.
Cette déambulation mystique interrogera le processus de création, mais également le statut du musée, de la fétichisation de l’objet, par la mise en question de ce qu’est un début? Une fin?
Un nouveau cycle allant de l’objet à sa traduction, en passant à un retour à la forme matérielle, pour une analogie de la trace. Un instant d’appréciation qui donne un temps à la contemplation avant la destruction.

On ne donne donc pas un mais des points de départs à l’écriture d’un mouvement. De nouvelles histoires. Le jeu est lancé
C’est un projet qui aura lieu en deux volets. Le premier se tiendra à la Tate Modern, en janvier 2017 (durée de 3h). Il s’agira d’un Teaser, un préambule au second qui, plus important, aura lieu à la Lothaby Gallery en Mars 2017 et se déroulera sur plusieurs jours.
Annihilation Event